J' m'apprêtais a planter le poignard entre ses yeux quand celui-ci se mit à sourire, mais un sourire inquiet , presque peureux . Il glissa la main dans sa poche et au lieu d'en sortir je ne sais quelle arme , il brandit son portefeuille . Il voulait faire quoi avec ce machin ?

—Du calme, du calme, très chère... Nous pouvons nous arranger... dit-il
-Hu ?? Mais je veux pas m'arranger moi je veux te couper les couilles !

J'avais presque l'air d'une enfant qui faisait un caprice en disant ça ... Sans prêter attention à ma phrase , Ackermann regarda sa montre et sembla réfléchir .

—Oh, mais comme il est tard! Je dois partir, j'ai oublié de nourrir mon chien. Servez-vous de l'argent pour payer le repas et gardez le reste. Sincèrement désolé! Haha...

Puis il s'en alla en courant comme une fillette en me laissant deux billets de cent sur la table... par réflexe , juste avant qu'il détale comme un lapin , je lui donnais un coup de poignard et lui fit une entaille dans le bras . Mais profonde ou juste une petite griffure , je ne savais pas , j'étais trop alcoolisée . Avant qu'il sorte définitivement du restaurant je lui hurlais :

-Mais reviens !! T'as encore tes couilles , c'est pas bien ça!!!

Puis je regardais la direction dans laquelle il était parti par la fenêtre ... Nourrir son chien ... ça veut dire qu'ils étaient deux chien chez lui ?? Je n'aurais jamais cru qu'un clébard en chaleur comme lui pourrait avoir un autre cabot à la maison ... Bof , au pire il aura qu'à coucher avec son toutou pour calmer ses ardeurs ...

Dès qu'il fut hors de portée de vue, la bulle qui m'entourait éclata subitement et je me rendais compte que j'étais au milieu d'un restaurant et que tout le monde avait ses regards pointés sur moi .

- . . . Ben quoi ? Vous aussi vous vouliez ses couilles ? disais-je subitement à tout ceux qui me dévisageaient ,mais en tournant la tête , je remarquais deux soldats de l'unité spéciale qui avançaient vers moi . Ho ho v'là les abrutis... Au revoir tout le monde !

Je saisissais les billets posés sur la table, rangeais vite mon poignard dans ma poche et pris la première chaise vide qui se présentait sous ma main . Je la jetais avec rage contre la vitre , qui se brisa sur le coup en un milliers de copeaux de verre . Je sortais vite du restaurant avant que les soldats ne m'attrapent et je me mis à courir aussi vite que possible à travers les rues de la ville , en me cognant à tout ce qui était possible étant donné de mon état lamentablement bourré ... Décidément , ça avait été une bien mauvaise soirée ! Mais au moins j'avais quand même eu quelques informations :
1) L'alcool et moi , plus jamais .
2) Les nobles de la haute société comme cet Ackermann savent courir avec autant de grâce qu'une majorette expérimentée ...