Le jour s’éteignit bien trop rapidement à mon goût : après les entraînements habituels, l’inévitable était de me retrouver à nouveau seul dans ma chambre, verre d’alcool à la main, comme à chaque soir. Comme tant de soirs, je ne pus me résoudre à accepter de me retrouver ainsi. Ainsi, je décidai d’aller dans un petit bar, un où je n’étais jamais allé. Au final, j’allais boire comme toujours, mais je n’allais pas me morfondre tout seul, au moins.

Dans cette taverne, tellement malfamée, sale et vieille qu’une dégoûtante odeur de moisi ou de je-ne-sais-quoi s’élevait dans l’air, aucune femme n’était présente, à mon plus grand regret. Tous des hommes, dont la plupart me semblait plutôt louches. Je restais dans mon coin, accoudé au bar, n’osant même pas glisser un seul mot au barman qui, pourtant, semblait s’efforcer de démarrer une conversation avec moi. En même temps, vu les clients bizarres qui traînaient sa taverne, je le comprenais un peu de vouloir aborder un type qui avait l’air un minimum normal. Néanmoins, l’envie de parler n’était pas là. J’étais venu ici pour boire, ni plus ni moins. Ces discussions futiles ne m’intéressaient pas. Ses tentatives de me faire parler un peu se soldèrent d’un échec, avec lequel il avait pu recevoir un magistral « Ta gueule et ressers-moi de cette vodka. Connard. »

Après quelques verres, lorsque je sortis de cet endroit répugnant où je n’allais plus jamais remettre les pieds, faute d’absence de jolies demoiselles, j’étais on ne peut plus de mauvaise humeur. La vodka ingérée plus tôt avait ravivé en moi une aigreur qui me ressemblait en tout point, lorsque je buvais trop : je regardais de travers les bonnes gens qui ne faisaient que passer, tant que j’avais envie de leur mettre mon poing sur la gueule. Néanmoins, je ne fis rien de cela, traçant ma route pour rentrer au camp, là où j’espérais retrouver le sommeil facilement, avec tout cet alcool que j’avais dans le sang.

Peut-être était-ce la faute de mon état d’ébriété qui avait engourdi mon sens de l’orientation, mais j’empruntai un mauvais chemin et me retrouvai aux quartiers pauvres, endroit que depuis toujours je cherchais à éviter. Cet endroit sale, répugnant… J’eus des frissons dans le dos, dès que je me rendis compte de l’endroit où je me trouvais. Je ne me sentais pas à l’aise ici, ici où je voyais des personnes qui n’appartenaient pas du tout à la classe sociale à laquelle je faisais partie. Certains dormaient même au sol. Je ne les plaignais pas, bien au contraire, je me permis d’utiliser leur malheur pour apprécier un peu plus ma situation. Si je ne m'étais jamais enrôlé à l’armée et que j’aurais continué l’école, c’est là que je me trouverais, avec tous ces clochards. J’ai de la chance, eux moins. C’est leur problème, pas le mien, tss! me dis-je, fier de ma position.

Tournant à droite à une intersection, j’aperçus quelqu’un dont la silhouette me rappelait vaguement quelqu’un que j’avais connu. Cette personne me paraissait si petite, si chétive… lorsque mes yeux se posèrent sur sa chevelure rouge comme le sang, je devinai aussitôt de qui il s’agissait. Au début, j’eus du mal à réaliser ce que je voyais. Puis, je décidai de rejoindre ce gens qui, de dos, était le portrait tout craché d’un de mes ex-fantassins : Azzuen.

Arrivant à lui, je posai doucement une main sur son épaule, comme pour ne pas l’effrayer. Ç’aurait été dommage qu’il me glisse entre les doigts… Lorsqu’il se retourna, j’eus ma réponse : ce gosse, c’était Azzuen. Je lui souris, feintant la joie qui venait avec ces retrouvailles. Je puais l’alcool, il allait le sentir à cette distance sans doute, mais je n’y pensais même pas…

Oh non, ça n’allait pas se passer ainsi. Ma rancune envers ce môme ne s’était jamais éteinte depuis la dernière fois, le revoir n’avait fait d’ailleurs qu’alimenter ce feu qu’était ma haine envers lui. Ce connard. Ce connard qui m’avait traité de monstre. Je serrai les dents à la pensée de ce souvenir qui était si clair encore dans ma mémoire. Je ne laissai paraître aucun signe d’agressivité : j’avais l’air aussi détendu que si rien ne s’était jamais passé, alors que pourtant, dans ma tête, un torrent d’insultes à son égard s’animait, cherchant à vouloir jaillir de ma bouche. Puis, peu à peu, ce flot de pensées négatives se changèrent en plans machiavéliques, probablement influencés par mon ivresse.

Jusqu’à ce que j’en vienne à idée perfidement fabuleuse pour monter horrible machination contre lui. Cette aversion que j’avais pour lui n’avait fait que grandir et encore grandir. Et ce, depuis que nos problèmes, nous les avions laissés retomber pour ensuite les balayer sous le tapis, tels de la poussière. Et pour empirer le tout, nous ne s’étions guère recroisés, me donnant par le fait même l’impression qu’Ezariel avait tout fait pour ne plus jamais me revoir… J’avais été blessé par lui, et maintenant, pour lui offrir rémission de tout cela, l’irrépressible envie de me venger, de le faire souffrir, de le faire pleurer de souffrance. J’allais le briser… pauvre petit jouet ♥︎

Définitivement, l’alcool et les retrouvailles ne faisaient pas bon ménage… Même si mon caractère rancunier et mon immaturité n'y était pas non plus pour rien.

Gardant mon faux sourire, je lui lâchai sans la moindre pointe de méchanceté dans la voix :
—Azzuen! Comme je suis content de te voir! Ça fait très longtemps quand même… Tu vas bien?

Ce pauvre innocent, niais, naïf gamin allait payer pour s’en être pris à moi. J’allais tellement le manipuler, lui donner tellement de faux espoirs, tellement le détruire… Je le détenais entre mes mains, autant que lui avait pu tenir la laisse que j’ai autour du cou. Je me sentais comme Loup qui traque Lapin, Kesai étant ma petite victime...

De sa bouche surgit la chose à laquelle je m’attendais le moins : des excuses. Moi qui croyais que ce jeune ne reconnaissait en aucun cas ses torts, je m’étais fourré un doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Néanmoins, le rachat de ses fautes n’allait pas se faire que par quelques excuses, non. Je préférais nettement mieux le voir agenouillé au sol, les joues trempées de larmes, profondément blessé. Me contenter de simples mots alors que je pouvais le châtier d’un tel supplice? Je préférais nettement mieux appliquer la Loi du Talion! C’était plus amusant. Plus libérateur, aussi. J’avais besoin de me débarrasser de tout ce poids que ce simple mot avait apposé sur mes épaules. Même si au final, ces actes que j'allais poser allaient me rapprocher encore un peu plus de cette image de monstre que déjà DEUX personnes me décrivaient comme.

Je continuai à sourire, alors que l’autre baissais la tête, comme en signe de soumission. L’envie de me moquer de lui ouvertement se présenta à moi, mais aussitôt, je la balayai d’un revers de la main, évitant ainsi de réduire à néant le plan que j’avais monté contre lui.

Le garçon aux cheveux rouges releva des yeux heureux qui me laissèrent indifférent, malgré ce ridicule et énervant sourire que je gardais aux lèvres. Au fond de moi, le poignarder aurait été plus agréable que de simplement discuter avec lui. Droit au coeur, faisait gicler son sang à chaque fois que la lame serait portée à son coeur, pénétrant durement les chairs… Du sang coulant sur le bord de sa lèvre, échappant quelques cris de douleur, avant de pousser un ultime cri de douleur qui monterait avec son âme jusqu’à l’infinité du ciel. Ces pensées, je les cachais derrière ce sourire niais, presque naïf. Même si au fond de moi, je m’effrayais moi-même d’y avoir pensé. Manipuler est une chose, tuer pour rendre justice en était une autre. J’avais la haine, mais rien ne justifiait ces horribles pensées. J’avais beau lutter contre cette idée comme quoi j’étais un monstre froid, violent, sanguinaire, se repaissant de la douleur morale et physique de mon entourage, mais je devais bien me rendre à l’évidence un jour ou l’autre… J'espérais que ces idées n'étaient que le fruit de l'alcool en trop que j'avais bu.

Alors qu’il me posa une simple question, je décidai à nouveau de mentir. Parce qu’au camp, j’étais tout sauf heureux. Selon le rythme de nos querelles, la femme que j’aimais m’ignorait et se foutait de moi par moments, alors que parfois, on s’entendait à merveille — même si ça ne durait jamais bien longtemps, semblait-il. Sans parler du Vide. Mais je me plaignais alors que j’avais le ventre rempli : j’étais pleins aux as, et avec l’argent, on pouvait tout s’approprier, malgré ce que tous les petits idéalistes de ce bas-monde pouvaient bien penser.

—Je vais plutôt bien, mais il faut dire, je m’ennuie de toi. De mon côté, rien de bien spécial, et toi?

Je ne lui avais pas mentionné le fait que j’étais amoureux d’une autre. Amoureux parce que considérer moi et la (malheureuse) élue en tant que couple serait bien présomptueux, malgré que nous avions nettement franchi la limite qui sépare l’amitié de l’amour… De toute manière, je trouvais que lui laisser la chance de le découvrir par lui-même serait bien plus amusant. Et surtout, bien plus déchirant, si ce dernier avait encore un oeil sur moi!

Je décidai alors de lui accorder mon pardon, bien que cela n’était que simple stratagème pour avoir sa confiance. Sa confiance que j’allais tordre, déchirer, réduire en miettes. Je me serais trouvé limite extrémiste, si je n’avais pas bu une seule goutte d’alcool…

—Et puis, ne t’en fait pas, je ne t’en veux plus, tu es pardonné. À mon âge, je crois qu’on sait se montrer suffisamment mature pour ne pas en vouloir à quelqu’un toute sa vie, non?

Tout cela frôlait l’ironie. Avec ma voix un peu pâteuse d’alcoolique, du haut de mes 26 ans, je me disais mature, alors qu’au final, vétiller sur des détails minimes au point de péter une crise était l’un de mes passe-temps favoris…

Gardant cette dégoûtante expression joyeuse qui n’était qu’un masque pour cacher toutes les horribles choses qui se tramaient dans mon esprit, je savais qu’il allait tomber dans le panneau. Ce gosse, c’était le plus pur, mais le plus crédule qui m’ait été présenté.

Ce gosse se mit à me coller à la peau, me serrant dans ses bras. Le pire, ce fut ses pleurs. J’eus envie de le repousser brutalement avant de lui hurler avec âpreté de se taire, puis d’aller se faire foutre. Ne cessant toujours pas de chialer, je trouvai ce comportement absolument répulsif. Et comme si ce câlin ne fut pas assez, Azzuen me lâcha que je lui avais manqué et autres paroles qui me parurent si creuses que je n’osais même plus écouter. Le vent, ou plutôt douce brise du soir, avait déjà emporté si loin ses autres paroles. Je n’avais pris en compte que le début de son discours. À contre-coeur, je l’entourai également de mes bras, continuant de jouer mon rôle, que je jouais en acteur digne des plus grands tréteaux. Aller, quelques jours encore… Ce gosse qui prétend t’apprécier, tu lui feras ravaler durement ses paroles, TOUTES ses paroles. Et après ce sera fini, tu n’auras plus à t’en soucier, me dis-je en guise d’encouragements.

Je repensai à cette tristesse ressentie par le jeune adolescent, puis j’y trouvai quelque chose qui clochait. Lui qui pleurait par la faute de mon absence pendant ces quelques mois avait su parfaitement où me trouver, et pourtant, il n’y avait absolument rien fait. Probablement que ce gosse n’était pas aussi inoffensif que je voulais me le faire croire. Sous ces pleurs exagérés, j’y voyais clairement un jeu de manipulation tout aussi perfide que le mien. Ou alors c’était simplement ma capacité à tout transformer et voir tout contre moi. Cependant, ses larmes me semblaient clairement être un stratagème pour s’innocenter… Parce que tout ça, tous nos problèmes, il en était la seule et unique cause.

Il reprit soudainement, croyant sans doute que je l’écoutais toujours. Sa tête contre mon torse, il n’en savait rien : Azzuen ne pouvait pas voir mon air blasé et désintéressé, mes yeux qui s’accrochaient à tout ce qui me semblait un peu plus intéressant que ses dires. Néanmoins, ce dernier regagna mon attention par le mot « pardonné ». J’écoutai le reste. Ezariel me dit qu’il voulait faire quelque chose pour effacer ses erreurs. J’eus un léger sourire amusé, très peu convaincu.

Je le laissai parler encore, et ce fut la même chose. Ce fut exactement comme si le vent s’empara de ses mots pour les emmener loin, bien loin de moi. Ces mots qui dégoulinaient d’hypocrisie, tout autant que les miens d’ailleurs, ils n’allaient pas m’atteindre : j’en étais convaincu.

N’ayant rien retenu de ses dernières paroles, je décidai simplement d’aborder ce que j’avais retenu : sa crainte confirmée de ne pas être entièrement lavé de ses fautes. Je le repoussai ainsi sans le brutaliser comme la dernière fois. Et lorsque je fus enfin libéré du contact avec lui, bizarrement, je perdis toute émotion faciale : j’avais l’air aussi neutre que d’habitude. J’avais souri suffisamment pour cette nuit.

—Tu as affaire à un adulte, pas un gamin de ton âge, Azzuen. Je suis pas du genre à en vouloir, au point de me venger. Si je t’en avais voulu, je ne serais jamais venu vers toi.

Toutes ces balivernes que je lui débitais! Au final, je m’en voulais presque. Pour mieux l’atteindre, j’étais obligé de l’attaquer de par derrière, plutôt que de l’affronter de front.

C'était évident que leur relation n'était plus pareille, Akemi d'avant n'aurait pas réagit de cette façon et ça, Azzuen s'en doutait. Non, il le savait. Il préférait mettre ça sur le compte de l'alcool, pour ne pas être d'avantage envahi par la tristesse et blessé. Après tout, ça se pouvait qu'il soit bourré présentement. Quoi que... Même lorsque l'aîné prenait de l'alcool fort dans sa chambre, la plume à la main, il n'était pas ainsi. Enfin, le petit préféra ne plus y penser.

Ezariel se décolla du blond lorsque celui-ci le repoussa doucement. Il n'aimait pas être ici en pleine soirée, ça lui fichait la chair de poule, même avec le général. Les moindres bruits le faisait sursauter, peu habitué à devoir affronter sa peur.  Ce dernier affirma à nouveau qu'il n'était pas du genre rancunier et qu'il ne serait pas venu sinon et cetera. Il n'avait, à vrai dire, pas tord, mais bon. Le rouge essuya ses joues humides. Il était un peu vexé que Akemi lui ait dit qu'il était gamin, mais... Il avait raison.

Akemi... Je ne suis pas un gamin ! J'ai bientôt ma majorité, moi... On retourne dans les environs du camp ? Je n'aime pas cet endroit... Pas du tout, même

Ne supportant plus d'être dans cet endroit quelque peu lugubre, Azzuen saisit doucement la main pour se diriger, d'un pas plutôt rapide, vers l'endroit où il croyait que le camp était. En réalité, il ne savait plus vraiment où c'était, car il s'était lui-même égaré. Si Akemi n'était pas intervenu, il se serait probablement encore plus perdu seul. En y repensant bien, vu l'état d'Akemi, saoul, ils n'allaient pas retrouver le camp d'aussi tôt à moins que celui-ci ait un très bon sens de l'orientation. Le gamin n'aimait pas vraiment le silence qui s'était installé, alors préféra engager une conversation.

Alors, à ce que je vois tu as été dans un bar... Enfin, tu sens l'alcool à plein nez. Mais ça c'est pas mes affaires.  Mh, sinon tu n'as vraiment rien de nouveau dans ta vie ? Ça m'étonne. Tu n'as pas été gradé plus haut, -enfin, à moins que tu sois au plus haut, je ne m'y connais pas vraiment-... ?... Tu t'es fait de nouveaux amis ? Tu as une nouvelle petite amie ou petit ami ? Ta fête est passée ?  Tu t'es fait coupé les cheveux ? Enfin , le moindre petit détail quoi... dit-il, à bout d'idée.

À un certain moment, Azzuen eut une boule dans la gorge, de peur qu'il lui dise qu'il ait été vite fait remplacé. ^Ça n'aurait pas été étonnant, après tout... Akemi n'allait tout de même pas rester célibataire toute sa vie...

Azzuen tenta de démentir le fait qu’il était un gamin, en vain. Les faits étaient les faits, ce garçon n’était qu’un simple adolescent. Un adolescent à qui, dès notre première rencontre, je n’aurais jamais dû faire plus attention que ça. Voilà où cela nous avait emmené, au final.

Après avoir dit ne pas être à l’aise ici, je sentis sa main prendre la mienne. J’eus envie de la retirer vivement, mais je ne fis rien de tout ça, le laissant me guider vers un endroit qui m’était toujours aussi inconnu. J’étais presque prêt à parier que tout comme moi, Ezariel ne savait pas où il se trouvait, ni où nous allions. Je le suivis tout de même…

Pendant que nous marchions, ce gosse crut bon de meubler le silence pesant que je ne trouvais pas si désagréable que ça au final. Ne me faisant que remarquer ce que je savais déjà et me posant des questions tout un tas de questions plus futiles les unes que les autres, je me sentis un peu obligé d’y répondre. Même si je n’étais pas du tout d’humeur à lui parler.

—Effectivement, le fait que je boive ou non ne te regarde pas. Et pour répondre à tes questions : oui, oui, non, non.

Mon ton n’était pas froid mais égal. Cependant, mes mots eux, paraissaient presque sans appel. Les explications, je n’avais pas vraiment envie de les donner, encore moins à un gamin qui avait osé me dire que j’étais un monstre, dans le passé. Selon moi, c’était une perte de temps, parce que je me doutais qu’après cette nuit, plus jamais nous ne nous reparlerions. Même si, pour que je puisse mettre en exécution ce que j’avais en tête pour me venger, je devais lui reparler aussi souvent que possible, question de mieux le déstabiliser.

Le pauvre gamin ne n'avait même pas comprit les réponses de l'homme. Il ne savait pas à quelle question attribuer la réponse. Azzuen décida donc d'ignorer ça et de lâcher sa main. Il pouvait très bien marcher seul, non ? Pas besoin de lui tenir la main. Le jeune garçon avait désormais presque hâte de retourner chez lui et regrettait un peu de l'avoir croisé, malgré que son cœur était désormais libre. Il n'avait plus tous ces remords qui le hantait. Ezariel continua de marcher en silence, sans dire un seul mot. Cela dura environ une dizaine de minute jusqu'à ce qu'il reconnaisse son chemin : Ils étaient près de l'orphelinat. Le civil en fut content, il allait pouvoir se coucher dans son lit douillet.

Azzuen se retourna vers Akemi, il n'allait tout de même pas le laisser en blanc. Surtout que ce dernier était saoul, c'était bien trop dangereux. Il allait lui indiquer le chemin, comme un bon samaritain.

Akemi, je vais rentrer chez moi, il se fait tard et mon frère risque de s'inquiéter. Je n'ai ni de papier ni de crayon pour te donner mon adresse, mais si tu as envie de me voir je traîne souvent près de l'Orphelinat. Ah, et juste comme ça, au cas où, le camp d’entraînement est par là. Tu n'aura qu'à suivre la grande allée. Byebye, à la revoyure !

Il lui laissa le temps de répondre, puis s'en alla vers chez lui se reposer comme il le désirait tant.