Me tenant fièrement bien droite dans mon uniforme de garde de la ville, j'observais ce qui se passait dans le parc. Aujourd'hui, on m'avait assignée à cet endroit. Habituellement, j'étais plutôt toujours à des endroits un peu plus perdus, comme par exemple le Sud de la ville. Cela voulait quand même dire qu'ils avaient regagnés un peu confiance en moi, depuis l'incident qui s'était produit auparavant. Malgré tout, je préférais nettement mieux être dans le Sud de la ville. C'était moins risqué là-bas. Moins la population est concentrée à un endroit, moins il y a de chances de tomber sur un rebelle, donc il y a moins de chance que je me fasse capturer, comme cette autre fois...

Je voulais tant me laisser distraire en m'échappant dans mes pensées, mais bien évidemment, ça aurait été infaisable, de la part d'une garde comme moi. J'étais faible et petite, certes, mais j'avais un très bon sens de perspicacité et de déduction. Cela faisait de moi une très bonne surveillante.

Puis, je vis une adolescente qui m'avait l'air un peu suspecte. Elle semblait chercher quelque chose, ou quelqu'un. Ses façons d'agir n'étaient pas nettes, quoi qu'il en soit. J'avais un peu peur, puisque si c'était une rebelle et qu'elle voulait se battre contre moi, elle allait probablement me vaincre. Heureusement que si elle se montrait hostile à mon égard, j'allais pouvoir appeler mes collègues, qui n'étaient pas si loin de mon emplacement. La main sur le pommeau de mon épée, arme que je préfère de beaucoup au mousquet, je me rapprochai de cette fille louche. J'allais bien évidemment me battre, malgré tout le stress que je contenais.

J'étais maintenant face à elle, je pouvais distinguer chacun des traits de son visage. Je n'avais rien de bien menaçant : je lui arrivais au menton et j'avais plutôt l'air d'une gamine qui avait envie de jouer, malgré l'air sérieux que je prenais.

—Toi, là... Dis-moi ton nom! Tu es suspecte!

Je sortis un calepin de ma poche ainsi qu'un stylo. J'allais devoir avoir son nom complet et prendre des notes à propos de l'interrogatoire que j'allais lui faire. Après, j'allais ensuite tranquillement donner mon rapport à mes supérieurs et ceux-ci seraient si fiers de moi. Ensuite, je leur aurais fait ma demande pour retourner faire mes tours de garde dans le Sud de la ville et avoir la paix! Je ne reverrais plus tous ces rebelles qui font tout pour embêter le roi. De toute manière, ils devraient tout simplement se taire et respecter le roi. Cela leur attirerait moins de problèmes. Après tout, le roi a cessé son génocide. Pourquoi poursuivre cette rébellion? Ça n'a aucun sens!

Je fronçai un peu les sourcils pour avoir l'air un peu plus mature et je me mis un peu sur la pointe des pieds discrètement pour me faire un peu plus grande. Tout cela était pathétique, une gamine, qui faisait partie de l'armée?. J'allais probablement me prendre des moqueries venant de cette fille, mais cela m'était complètement égal. Je m'y étais habituée, au fil du temps. Mes compagnons d'armes me rappellent constamment que je suis la plus faible du groupe.

Je fixai bien cette jeune adolescente dans les yeux. Elle n'allait pas devoir me mentir, parce que sinon on allait le découvrir rapidement et cela allait mal aller pour celle-ci. Elle finirait probablement au cachot ou voire même exécutée. La façon dont elle allait finir ne me regardait pas, tout ce qui m'intéressait dans cette affaire, c'était d'en retirer parti quelque chose et de bien faire mon travail.

—Ton nom complet, aller! Tu me diras ton âge également.

J'avais l'air le plus sérieux possible, mais je craignais un peu qu'elle me prenne pour une gamine qui ne faisait que jouer, qui avait enfilé l'uniforme de son père pour faire la trouble-fête. Si elle me faisait cela par contre, je n'allais pas me laisser faire et j'allais avertir mes collègues. Eux, ils allaient régler son compte! Tous les soldats de l'unité spéciale sont tellement plus costauds que moi... Cette Mia les craindrait sans aucun doute.

[Note : Relie-toi et utilise bonpatron.com, Mia. J'ai pu voir bon nombre d'erreurs dans ta réponse. Soigne ton orthographe. Essais également de respecter le nombre de mot minimum, soit 300 mots. Si tu veux compter tes mots rapidement, y'a combiendemots.com pour ça.]

Oh, parce que cette fille avait... un an de moins que moi. Mon estime de soi en prit un grand coup. Elle avait une plus grosse poitrine que moi. Après, normal, puisque la mienne est tout simplement inexistante. Cette Mia Stikuro était également plus grande que moi, également. D'une tête environ! Ça me faisait jalouser. J'avais extrêmement hâte de devenir une vraie femme, attirante et avec des formes au niveau des hanches et de la poitrine... Pourquoi devais-je être si minuscule et avoir l'air d'une gamine? Après, on dit que ce n'est pas le physique qui compte, mais bien la personnalité... bien que j'aimerais beaucoup avoir un visage et un corps qui attirent autre chose que les pédophiles qui veulent violer les jeunes enfants!

Je notai son nom et son âge en note sur mon calepin, en appuyant bien fort sur mon stylo, un peu rageusement, pour faire évacuer toute cette colère et cette jalousie en moi. Pourquoi devais-je avoir ce corps de gamine de 10 ans, nom d'une carotte?! Ça me complexait horriblement.

Puis, l'autre se mit à jacasser avant même que j'aie pu terminer d'écrire ces informations. Je terminai d'écrire, avant de relever lentement mes yeux vers celle-ci. Elle se faisait interroger par un membre de l'unité spéciale et elle n'était pas du tout stressée. Ça pouvait être suspect comme cela pouvait être tout le contraire. Quoi qu'il en soit, moi ça me perdait plus qu'autre chose. Je lui lançai un autre regard sérieux, voulant dire que je n'avais pas que ça à faire, de discuter et de jouer. Ce devait être étrange, venant d'une gamine qui se tenait sur la pointe des pieds pour paraître plus grande. Je la coupai quand elle commença à me parler de son collier, en ayant plus qu'assez de son blabla.

—Cesse de bavasser! Tu subies un interrogatoire, jeune fille! Maintenant, dis-moi ce que tu penses du roi et que ça saute!

Et voilà que je m'enfonçais encore plus en perdant encore de ma crédibilité. C'était moi qui méritais le plus le surnom de "jeune fille", ici.

Spoiler:

«Comment le roi ? Le roi est quelqu'un d'arrogant et qui fait du mal à n'importe qui se retournait contre lui. Je ne veux plus jamais le revoir de toute ma vie et si je le vois ça sera pour le tuer de mes propres mains comme il l'a fait pour ma maîtresse.»

Mes yeux s'agrandirent de surprise, à entendre ces propos. Elle avait du culot, pour dire tout cela! Mia parlait même de tuer sa majesté. Cette imbécile n'allait jamais pouvoir ne serait-ce qu'effleurer, ou même croiser le regard de notre roi. Elle devrait plutôt se soumettre à lui. Ce qu'elle venait de dire allait probablement lui couter plus que quelques pièces d'or. C'est sa vie qu'elle allait devoir donner afin de réparer sa faute. C'était l'une des rares rebelles à me répondre avec un avis aussi direct.

«Tu devrais faire attention au roi c'est certainement quelqu'un qui te trahira comme il l'a fait pour moi.»

Le roi n'allait pas me trahir. En autant que je sois de son côté, j'allais être dans ses faveurs. Je ne l'avais jamais rencontré directement, mais je savais pertinemment que c'était vrai. Tant et aussi longtemps que je ferais partie de l'armée, sa majesté n'allait pas me laisser tomber! Un peu vexée de son avis qui venait directement de contre-dire le mien, je n'allais certainement pas laisser passer ça.

Je sortis le mousquet de son étuis qui était accroché à mon dos. Mais avant même que j'aie pu le pointer vers Mia pour menacer cette fautive de se rendre, deux hommes nous interrompirent. L'un était grand, beau et musclé, ses cheveux étaient blonds et ses yeux, ils étaient d'un bleu royal. Tout à fait mon genre d'homme, même si je suis un peu plus aux filles qu'aux garçons. L'autre, il n'avait rien de vraiment spécial : des cheveux sombres, idem pour ses yeux. Rien qui n'attirait vraiment l'attention. Le plus beau prit la parole, m'insultant directement alors que je n'avais absolument rien demandé.

«C'est une femme rebelle ce que nous avons aujourd'hui ? Et pas n'importe quelle rebelle, une jolie jeune femme pas comme toi.»

Je ne fis que serrer les dents. L'autre trouduc ne disait rien, il ne faisait que rigoler avec son camarade qui était tout aussi connard que lui. Je ne disais rien du tout, sachant très bien que me battre contre eux n'allait qu'apporter encore plus de problèmes que j'en ai déjà.

«Pour qui tu te prends tu as déjà regardé ta tête avant de parler des autres ?»

Oula, elle avait encore plus de culot que je le pensais. Insulter des gardes? C'était clairement les problèmes qu'elle cherchait aujourd'hui, et non son collier. Et c'était exactement ce qu'elle allait trouver, auprès de ces deux grands hommes bien forts et bien costauds. Une querelle commença. N'ayant rien dit, je ne m'étais pas embarqué dans tout cela. Ah, ce que je suis intelligente, contrairement à ces trois crétins!

J'allais tourner les talons pour plutôt les laisser s'en occuper, sauf que je vis un collier noir, qui serrait un peu au cou, tel que décrit par cette rebelle que j'avais interrogée. Je le ramassai et l'examinai un peu. C'était bien celui dont elle parlait, à mon avis. Je me retournai vers tout ce bordel qu'ils causaient. Pour une fois, une seule et une dernière, j'allais être aimable envers une rebelle et j'allais lui rapporter son collier. Elle finira derrière les barreaux d'une cellule, mais au moins elle l'aura, son bijou adoré.

Je retournai près d'eux. Mes deux collègues ne semblaient toujours pas m'avoir vu. Normal, puisque je n'étais pas à la hauteur de leurs yeux..! Je toussai quelques fois pour attirer leur attention, puis ils se retournèrent vers moi. Heureusement que j'avais un grade supérieur au leur. Sinon, ils auraient pu tout simplement se foutre de l'ordre que j'allais leur donner.

—Ça suffit, bande d'incompétents. Vous allez tout de suite ranger vos armes. On ne peut pas tuer une rebelle, ce n'est pas une punition suffisante. Maintenant, du vent! Vous n'êtes que des bons à rien, retournez vous entraîner au camp, question que je ne vous ai plus dans les jambes!

Tous les deux semblaient surpris. Oui, parce que je savais crier et ils venaient tout juste de le découvrir. Ils n'osèrent même pas répliquer, ils partirent, la queue entre les deux jambes. Sans mauvais jeu de mots, bien évidemment. Je tendis le collier à Mia.

—Voilà. Je l'ai trouvé. Mais ne crois pas que je fais ça par quelconque signe d'amitié ou parce que j'ai l'intention de te faire détourner le système judicière.

Spoiler:

Une fois que la rebelle prit son collier, j'allais tourner les talons pour retourner à mon poste, sauf qu'elle me hurla d'attendre, me faisant sursauter. Pourquoi fallait-il qu'elle soit si agitée? Elle n'aurait pu que me dire doucement d'attendre un peu et qu'elle avait quelque chose d'autre à me dire. Cela aurait fait exactement le même effet. Je me retournai vers elle, puis elle enchaîna.

Mia me dit qu'elle voulait que je l'emmène là-bas. Sans même préciser où c'était, ce là-bas. Au camp, peut-être? Ah ça, non. Cette adolescente planifiait peut-être de faire un assaut à notre base! Si elle se permettait de me demander ça, je pouvais très bien lui demander de m'emmener au quartier général des rebelles. J'aurais pu essayer, mais je connaissais déjà la réponse. C'était un refus assuré.

Puis elle poursuivit. Je compris que sa requête était encore pire que ce que je me l'imaginais. Cette rebelle croyait réellement que j'allais l'emmener auprès de sa Majesté? C'était hors de question, elle allait tenter de le tuer! Et par la suite, j'allais être perçue comme la pire traitre qui puisse être. Ensuite, viendrait l'exécution. Ce n'était pas parce que cette fille se montrait sympathique qu'elle méritait que je me sacrifie pour qu'elle atteigne son objectif. J'avais l'air bien jeune et naïve, mais je n'étais pas pour autant née de la dernière pluie!

—Pour qui te prends-tu?! Tu crois vraiment que je serais prête à laisser ma vie pour que tu puisses tenter de tuer le roi?!

J'étais clairement vexée. Comment quelqu'un pouvait-il me demander de telles choses, qui irait à l'encontre de ma loyauté envers le roi, si j'accédais à une telle demande? N'avais-je pas l'air assez fidèle à mon souverain à son goût, peut-être? Le fait que je portais fièrement les armoiries de mon pays sur mon uniforme exprimait déjà grandement que j'étais du bon côté, à mes yeux.